Construite au XIII° siècle, Notre-Dame d’Us, est le plus vieux monument du village.
Le bâtiment
L’église Notre-Dame de Us remplace un édifice roman, probablement de la fin du XIe siècle dont il ne resterait apparent que le haut d’une absidiole à l’angle du chœur et du croisillon nord, servant de passage entre les deux. Des fouilles effectuées dans les années 1950 sous le sol de ce croisillon ont dégagé une série d’arcades en plein-cintre reposant sur de courtes colonnettes.
Le chœur actuel a été édifié au XIIIe siècle, avec un transept dont il ne reste que le croisillon nord. Le chœur, éclairé par des lancettes, comprend une travée droite et une abside à sept pans, épaulée de hauts contreforts. Une frise à modillons cubiques courts au hait des murs extérieurs. Les nervures de la voûtes sont mono-toriques, il n’y a pas de formerets. Le doubleau est composé d’un étroit méplat séparant deux tores. Tous les chapiteaux sont décorés de longs bourgeons formant crochets.
Dans la travée droite s’ouvre, à gauche et très bas le passage vers l’absidiole, et à droite une arcade en tiers-point vers la chapelle-croisillons sud. Son gros boudin repose sur de courtes colonnes engagées portant des chapiteaux de bourgeons. L’arc triomphal, formé d’un large méplat bordé de deux petits tores, repose sur de hautes colonnes à chapiteaux de bourgeons ; leur tailloir se poursuit vers l’orient sur le pilier jusqu’à rejoindre celui d’un formeret et celui qui supporte la nervure de la voute du chœur.
Les piliers de la croisée sont revêtus de hautes colonnes et colonnettes. Les chapiteaux de celles qui portent l’arcade ouvrant sur le croisillon sud, et son formeret, sont placés à des niveaux différents des autres. Les nervures de la travée sous clocher se croisent sur un oculus. Le croisillon nord est contemporain du chœur. Il ne possède de fenêtre qu’à son pignon.
La chapelle édifiée au sud de la travée droite du chœur et de la croisée (formant là un faux croisillon), comprend deux grandes travées barlongue disposées du nord au sud.
Par la suite, chaque siècle, ou presque, verra son lot d’aménagements :
- au XIVe siècle, sont ajoutés le croisillon nord, la nef est modernisé, un clocher carré est élevé sur le transept, et une vierge en pierre est amenée dans l’église.
- au XVIe siècle, une statue de Saint Roch en pierre et boiseries est érigée dans le chœur. On ajoute aussi une plaque commémorant une fondation de messes par Jehan de Trossy, seigneur du lieu en 1532. Celui-ci est figuré agenouillé aux pieds du Christ, auquel il est présenté par son patron saint Jean Baptiste.
- au XVIIe siècle, c’est une statue de Saint Sébastien qui achève le mobilier de l’église. Une sacristie est également construite.
- à la fin du XIXe siècle, elle a été complètement refaite : ses larges fenêtres en tiers-points ont été munies d’un remplage fantaisiste. La nef a été totalement reconstruite à l’époque moderne (elle est exclue de l’inscription à l’inventaire). Elle comporte quatre travées sans bas-côté. Il semble que quelques fragments de l’ancien édifice gothique aient été réutilisés par endroits, notamment au portail et dans certains support de la voute.
En 1899, le 2 juillet, l’Abbé Lefèvre Célestin, curé du village, a inauguré dans l’église une plaque commémorative des curés de la paroisse depuis 1530. Cette plaque en marbre noir, où sont inscrits en lettre d’or les noms de 29 curés, avait été offerte par la Famille Alfred Mézières, locataire du Château de Dampont.
Tous ces ajouts permettront à cette construction remarquable d’être inscrite aux Monuments Historiques le 12 Juin 1926.
Le clocher
Le clocher est une simple tour d’un étage, percé de quelques petites baies, et couvert d’une pyramide d’ardoise. Il est constitué de quatre cloches, nommées Marie, Anne, José-Louise et Elisabeth, et qui ont été fondues en 1934 par la fonderie PACCARD, près d’Annecy.
Installées au mois de mai 1934, elles sont gravées de la date de leur baptême, leur nom et leur poids :
- Marie, pèse 1050 kg et donne le son « mi ». Elle sonne les heures et les demi-heures.
- Anne pèse 530 kg, donne un « sol dièse » et sonne à la volée pour les mariages et les baptêmes.
- José-Louise, pèse 325 kg, émet un « si » et sonne l’Angélus.
- Elisabeth, enfin fait 225 kg ; et sonne le tocsin, avec un « do dièse ».
Voir aussi à ce sujet, la page la (re)naissance des cloches d’Us
Le cimetière
Autrefois, en plein centre du village, le cimetière entourait l’église limité par des murailles donnant l’effet d’une citadelle. C’est en 1874, que Madame Félicité de Sainte-Rose épouse Combault de Dampont, faisait don à la commune d’une vaste terrain en dehors de l’agglomération pour y implanter le cimetière actuel, et dégager ainsi le pourtour de l’église.